Le temps des héros. Blake et Mortimer. Par Christophe Rodriguez.
L’art de la guerre, par Floc’h Fromental , Bocquet, Blake et Mortimer, 124 p.
Avouons que cette nouveauté est somptueuse. Sous format cartonné, le dessin de Floc’h soutenu par le scénario du tandem Fromental/Bocquet fait revivre à la perfection les aventures du duo Blake et Mortimer. Et ne faisons pas la fine bouche, le créateur de la série originale Edgar P Jacobs aurait certainement approuvé cette mouture qui ne dénature en rien le temps qui passe. Certes, nous sommes à une autre période qui se rapproche beaucoup des romans d’espionnage de Peter Cheney, avec juste ce qu’il faut, de fantastique et de méchant insaisissable comme Olrik.
New York où se déroule l’action principale se veut celui de l’après-guerre-guerre et plus particulièrement au siège de l’Organisation des Nations Unies. Les décors sont d’époque et saluons le travail d’historien du dessinateur qui reconstitue les allées et venues de nos héros, jusque dans un « Deli » qui fit rêver tant d’Européens. Plutôt que d’insister sur une multitude de dialogues, le trio a joué sur la simplicité avec de grandes cases qui évitent le superflu. Tout un chacun reconnaîtra l’après-Marque jaune, l’atmosphère inquiétante et l’incantation « Pat Horus Demeure ».
Nous plongeons avec délice dans cette aventure un peu surannée en temps de guerre froide. Théâtral juste à souhait avec son lot de rebondissements, L’art de guerre passe immanquablement pour un classique du genre. Pour notre plus grand bonheur et les dessins qui sont, répétons-le, magnifiques !