Les environnementalistes dénoncent le Plan gouvernemental sur les minéraux. Plusieurs groupes environnementalistes s’inquiètent des stratégies de Québec visant à accroître l’extraction minière pour alimenter la filière des batteries, laquelle servira à alimenter notamment les voitures électriques sur nos routes.
Dans un communiqué, Équiterre cite en exemple plusieurs minières au comportement plutôt douteux. À titre d’exemples, « Champion Iron et Rose Lithium proposent de sacrifier des lacs, notamment pour disposer des déchets miniers, alors que Sayona Mining Lithium propose une mine à proximité d’une eau de source naturelle d’une grande pureté (la même qui alimente les eaux Eska). Nouveau Monde Graphite et Canada Carbon proposent des mines à ciel ouvert au cœur de milieux récréotouristiques hautement valorisés. Pour leur part, North American Lithium et Tata Steel ont toutes deux occasionné des déversements d’eaux contaminées sans subir de sanctions pénales à ce jour. »
« Québec a besoin d’un électrochoc pour sa stratégie sur les batteries. Les ministres responsables continuent d’affirmer sur la place publique que les mines du Québec sont déjà “les plus vertes” au monde, alors que c’est tout simplement faux », dénonce Ugo Lapointe, porte-parole à la Coalition Québec meilleure mine et coordonnateur du programme national à MiningWatch Canada.
Les organismes réagissent vivement aux propos de monsieur Benoit Charette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, qui laisse entendre que les mines sont déjà bien encadrées et qu’il n’y a aucune modification nécessaire à la loi pour assujettir toute nouvelle mine à un examen du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE).
« On ne peut pas prétendre à une filière de batteries “vertes” si l’un des maillons de la chaîne risque de ne pas l’être. Québec doit absolument exiger des évaluations environnementales du BAPE pour toute nouvelle mine », insiste Diégo Creimer, co-directeur par intérim de la Fondation David Suzuki.
Les groupes environnementalistes demandent à Québec d’interdire la destruction de cours d’eau pour y déverser des résidus miniers, tout en exigeant que toute nouvelle mine passe par des évaluations environnementales du BAPE. Ils ajoutent que le gouvernement doit sévir contre les cas de pollution minière et remplacer la simple directive environnementale en un règlement qui a force de loi.
L’extraction minière génère des déchets solides en hausse de 300 % depuis 15 ans au Québec.
Photo : courtoisie MiningWatch