Yannick Nézet-Séguin : sublime!

Yannick Nézet-Séguin : sublime ! Orchestre de Philadelphie, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin. Maison symphonique de Montréal. Par Christophe Rodriguez 
Yannick Nézet-Séguin Yannick Nézet-Séguin
Yannick Nézet-Séguin

Yannick Nézet-Séguin : sublime! Orchestre de Philadelphie, sous la direction de Yannick Nézet-Séguin. Maison symphonique de Montréal. Par Christophe Rodriguez 

Ce n’est pas tous les jours qu’une grande formation s’arrête à Montréal. Faisant partie des « Big Five », l’orchestre de Philadelphie (125 ans au compteur) posait ses pénates à la Maison symphonique après un arrêt à Ottawa, vendredi soir. À la tête de cette merveilleuse formation, Yannick Nézet-Séguin, chef auréolé qui dirige les rênes depuis 13 ans.

Le bonheur était palpable hier soir. Pleine comme un œuf avec son lot de dignitaires, la soirée qui s’annonçait magique le fut !

En introduction avant la Symphonie no 2 de Rachmaninov, nous avons découvert en quelque sorte le travail de compositrice afro-américaine Florence Price (1887-1953). Avec la symphonie no 4 qui a permis au chef de remporter un Grammy lors de la 66e édition (honneur bien mérité), nous entrions de plain-pied dans une célébration. Celle du peuple afro-américain que le chef dirigea avec passion. Ci et là, nous passions d’un univers de musiques de film (je songeais à Elmer Benstein, Dimitri Tiomkin) à celui de Duke Ellington, en particulier pour ses deux concerts sacrés, sans oublier tous les artisans de Tin Pan Alley, avec George Gershwin en tête. Ce fut joyeux, parfois poignant avec juste ce qu’il fallait de swing disons classique, à qui l’orchestre fit honneur.

Rachmaninov : le point d’encrage 

Et vint le son de Philadelphie. Tractant son orchestre, Yannick Nézet-Séguin nous offrit un émouvant alliage calculé qui faisait ressortir toute la puissance des cordes. Et comme le compositeur original, il fit chanter sa formation par d’immenses phrases, peaufinées tel un orfèvre. Cloué à notre siège, observant la dynamique des musiciens, le lyrisme envahissait la maison symphonique. Tout était dans le détail avec d’amples vagues sonores portées par la précision de la direction. De la sensualité à l’état pur.

Et c’est ainsi que Yannick le magicien et son orchestre de Philadelphie ont insufflé le bonheur dans nos coeurs !

Rachmaninoff: Symphony No. 2 in E Minor, Op. 27 – III. Adagio Provided to YouTube by Universal Music Group Rachmaninoff: Symphony No. 2 in E Minor, Op. 27 – III. Adagio · The Philadelphia Orchestra · Yannick Nézet-Séguin · Sergei Rachmaninoff: Symphonies Nos. 2 & 3; Isle of the Dead ℗ 2023 Deutsche Grammophon GmbH, Berlin Released on: 2023-06-30 Orchestra: The Philadelphia Orchestra …www.youtube.com

Florence Price

Price: Symphony No. 4 in D Minor – I. Tempo moderato
Poésie Trois-RivièreLe Pois Penché

Journaliste depuis 1990, formation en sciences politiques à l’UQAM( relations internationales). Recherchiste, réalisateur et chroniqueur pendant 20 ans à Radio-Canada, au Journal de Montréal pendant 17 ans( jazz, classique et autres). Couverture du Festival de jazz depuis 1990. Collaborateur à Sortiesjazznights depuis 20ans. Auteur des grands noms du jazz en 2000 ( Éditions de l’Homme) et aussi chroniqueur de livres pour le blogue : C’est livre et du bon