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Le Palatinat est une région de grands vins en Allemagne

Un vignoble de raisins avec une pancarte au milieu annonçant "Vins d'Allemagne". Un vignoble de raisins avec une pancarte au milieu annonçant "Vins d'Allemagne".

Parmi les maisons prestigieuses du Palatinat, il y a le domaine de Bassermann-Jordan. Son histoire est intéressante.

En 1708, Peter Jordan, d’origine savoyarde, déménage dans la circonscription de l’archevêché de Speyer et fonde la première cave familiale. Ses héritiers la déménagent à Deisdesheim en 1783. Malheureusement, la région subit une destruction massive de la part des troupes françaises en 1793. Andreas Jordan, petit fils du fondateur, alors âgé de vingt ans assume la direction de la Cave et entreprend sa reconstruction sur des bases totalement novatrices pour l’époque.  Il a été le premier vigneron du Palatinat à introduire une viticulture de qualité dans son domaine. Il a commencé par faire la récolte du raisin seulement lorsqu’il atteignait  sa pleine maturité. Il  a donné préférence aux cépages nobles comme le Traminer et le Riesling.  Il a construit des murs pour protéger ses vignes contre les vents du nord et n’a pas hésité changer l’orientation de ses vignes pour le sud.

À partir de 1802, Andreas Jordan a encore été le premier vigneron dans le Palatinat à utiliser le nom du site vinicole « Deidesheimer Geheu » à côté du millésime pour identifier ses vins. De cette façon, il a pu obtenir des prix plus élevés et a augmenté son domaine par des acquisitions constantes.  Il a surtout fait des achats judicieux dans les années de crise, lorsque des vignerons étaient obligés à vendre leurs vignobles à rabais. Aujourd’hui, de nombreux millésimes anciens, comme le Millésime de la Comète 1811, sont toujours conservés dans les caves du domaine de Bassermann-Jordan.

À la mort d’Andreas Jordan, sa propriété a été divisée entre ses enfants. La cave Jordan a été assignée à son fils Ludwig Andreas, avec 62 hectares de vignes. Sous la direction de Ludwig Andreas, la cave est devenue un lieu de rencontre pour de nombreux politiciens libéraux et nationalistes de l’époque. Les Jordan ont su utiliser les foires commerciales et les expositions pour accroître la notoriété de leurs vins. Lors de la Première exposition industrielle allemande à Munich, la cave a remporté la Grande Médaille parce que ses vins dépassaient en qualité tous les autres vins du Palatinat. Ils ont aussi remporté des médailles à l’Exposition universelle de Paris en 1867, à l’Exposition universelle de Vienne, en 1873, à l’Exposition universelle de Philadelphie en 1876 et à l’Exposition universelle de Melbourne en 1880.

Comme Ludwig Andreas Jordan n’avait pas d’héritiers mâles, et qu’il souhaitait que  le nom Jordan perdure, son gendre  Emil Bassermann (1835-1915), qui était marié à sa fille aînée, a fusionné les deux noms Bassermann et Jordan en 1883 avec l’approbation du roi Louis II de Bavière. Depuis lors, la cave s’appelle « Bassermann-Jordan ». Les Bassermann-Jordan ont eu une influence réelle et déterminante dans le monde viti-vinicole. Ils ont obtenu, entre autres choses, une loi allemande sur le vin en 1909, ils ont fondé l’Association des viticulteurs, l’Association des commissaires-priseurs de vins naturels du Rhin-Palatinat. Ils sont membres fondateurs du très réputé Verband Deutscher Prädikatsweingüter (VDP), qui regroupe les 200 meilleurs producteurs d’Allemagne.

En 1917, son président : Friedrich von Bassermann-Jordan a été annobli. Les Bassermann-Jordan ont été aussi des mécènes et donateurs d’œuvres de grande valeur à plusieurs musées du Palatinat. En tant que scientifiques, ils ont œuvré à l’amélioration des méthodes de culture de la vigne et à la rédaction d’un ouvrage de référence sur l’histoire de la viticulture régionale. La dernière dirigeante de cette lignée est Gabriele von Bassermann-Jordan qui l’a présidée jusqu’en 2002. Cette année-là, la propriété a été vendue à la Neustadt, un important groupe financier propriété de Achim Niederberger, qui l’a dotée d’un complexe hôtelier et d’un restaurant. Jana Seeger, veuve d’Achim Niederberger, est la propriétaire actuelle du domaine.

J’ai dégusté le Bassermann-Jordan Pfalz Riesling Trocken 2019. Un vin biologique certifié ; 12 degrés d’alcool, 5,7 g/l de sucre résiduel et une acidité totale de 7,6 g/l.

Le raisin provient des communes de Deidesheim, Ruppertsberg et Forst, au Palatinat.  Robe robe jaune pâle, avec des reflets verts qui exprime la  fraîcheur. Parfum subtil de pomelo et de citronnelle, de pomme verte et de poire ; des notes de fleurs de tilleul et de coriandre. En bouche, c’est un vin ample, sec, mais d’une grande élégance, avec une acidité très droite. Ce vin blanc, tout en nuances, prolonge le plaisir jusqu’en finale. Je suggère de le servir assez frais, autour de sept degrés Celsius. Il est de bonne garde, mais il est aussi délicieux à boire dès aujourd’hui. Un vin de très bonne compagnie avec les crustacés et les poissons, qui accompagne aussi parfaitement le poulet, la dinde et le porc. Il est également délicieux avec des fromages doux.

Le Bassermann-Jordan Pfalz Riesling Trocken 2019 est disponible en importation privée auprès de son agent québécois    AB2vin, code 14 624 869.  Prix 34,60 $

Kirchgasse 10
D—67146 Deidesheim
+49 (0) 6326 6006. +49 (0) 6326 6008
[email protected]  

Représentés par AB2vin. ALAIN BÉLANGER (450) 525-0171 [email protected]

 

Roger Huet

Chroniqueur vins et spiritueux

Président du Club des Joyeux

www.lametropole.com/category/gastronomie/vins  

Ce Québécois d’origine sud-américaine, apporte au monde du vin, sa grande curiosité, et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Dans ses chroniques Roger Huet parle du vin comme un ami, comme un poète, et vous fait vivre l’esprit de fête.

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