Où sommes-nous?

L'entrée en course avec un Où sommes-nous ? bannière dessus. L'entrée en course avec un Où sommes-nous ? bannière dessus.

Où sommes-nous?

Par Bernard Gauthier

Une ville américaine? Quelque part en banlieue de Londres? Si je vous dis que toutes les affiches sont unilingues anglaises, que les descriptions sont unilingues anglaises, que l’accueil des participants est unilingue anglais, est-il possible que l’événement Spartan Race se déroule en sol canadien?

Vous y êtes presque. On s’approche. C’est au Québec, à Mont-Tremblant. Oui, vous avez bien lu. Mont-Tremblant. Bien que plusieurs coureurs viennent d’un peu partout, la majorité du Québec. Pourtant, Spartan Race dont le siège social est à Boston, ne fait aucune différence. Le Québec a une langue officielle qui s’appelle le français. Pour Spartan Race, cela n’a pas d’importance. L’organisateur a décidé que tout se déroulait en anglais. Un point c’est tout.

En arrivant sur les lieux, dimanche 18 juin, je me fais dire par une jolie préposée : « Sorry Sir, I don’t speak French. » Je lui ai répondu : « Why? » Et elle me répond : « I come from Arizona.» Sur ce point, je peux comprendre très bien. On ne peut pas demander à une Américaine d’apprendre le français en trois semaines. Alors, pourquoi a-t-elle été placée sur la première ligne d’accueil?

Ça me démontre que Spartan Race se fout éperdument du fait français, de nous les Québécois, sur notre sol. La même chose se répétait dans les divers kiosques. Chaque fois que je m’adressais à un préposé, la réponse était identique. Même pas un simple bonjour pour démontrer un minimum de respect à notre endroit. Avec un peu de bonne foi, Spartan Race aurait pu enseigner quelques mots-clés pour nous accueillir dans notre langue maternelle comme merci, bonjour, puis-je vous aider, etc.

Je ne demande pas la lune. Simplement, un minimum de courtoisie envers nous. Des affiches en français prédominant, puis en anglais pour que tous les participants puissent comprendre. Pour ce qui est des résultats, essentiellement en anglais, il aurait été facile de faire appel à un Québécois bilingue pour faire le travail. Mais non. Les organisateurs ne comprennent rien à notre culture, notre langue, notre identité.

Honte à Spartan Race! Honte au maire de la municipalité, Luc Brisebois, qui en est à son troisième mandat! Honte à la députée caquiste, Chantale Jeannotte! Honte à la députée bloquiste, Marie-Hélène Gaudreau, qui n’a pas défendu les intérêts des Québécois francophones! Où étiez-vous?

J’espère que Spartan Race réajustera son tir l’an prochain et que je ferai des éloges cette fois-là par le biais d’un éditorial. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Et pour ceux qui pourraient croire que je suis contre la langue anglaise, je leur réponds ceci : non seulement faut-il être bilingue, mais une troisième langue comme l’espagnol est un atout supplémentaire. On se comprend maintenant?

Bernard Gauthier

Spartan Race

Mains LibresLe Pois Penché

Journaliste en radio, télévision et dans plusieurs médias écrits depuis plus de 35 ans, Bernard Gauthier a été rédacteur en chef émérite au Magazine Circuit Industriel (MCI) après avoir occupé les fonctions de rédacteur en chef pendant plus de 10 ans. Chroniqueur touristique à ses heures, il publie un compte-rendu de ses voyages sur le site La Métropole. Bernard Gauthier a parcouru l’Europe, les États-Unis, le Canada, les Caraïbes et quelques pays en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Afrique du Nord, en Scandinavie, en Russie et en Asie du Sud-Est dont l’Indonésie (Bali), Singapour et le Vietnam. En 2020, il a parcouru les Territoires du Nord-Ouest canadien jusqu'à Tuktoyaktuk, dernier village accessible par la route face à l'Océan Arctique.