Vins de Casale del Giglio

Un grand bâtiment avec un jardin fleuri en face, proposant une sélection de vins Vins de Casale del Giglio. Un grand bâtiment avec un jardin fleuri en face, proposant une sélection de vins Vins de Casale del Giglio.
Les vins de Casale del Giglio, le miracle du Latium.  Par Roger Huet
La région du Latium qui entoure la ville de Rome était prisée pour ses vignobles et ses vins au temps des Empereurs. Avec le temps, les guerres et les péripéties sociales ont eu raison de ce grand vignoble et à la fin du 19e siècle, le mildiou et le phylloxera ont fini de l’achever. Au 20e siècle, tandis que les régions du nord de l’Italie produisaient des vins prestigieux, les quelques vignobles qui poussaient au Latium ne faisaient que des vins de table.
Dans les années 1930, Mussolini se désolait que la vallée de l’Agro Pontino, à 50 km de Rome ne soit qu’un vaste marais et décida de l’assécher pour le rendre à l’agriculture. Bientôt des vignobles s’y installèrent et commencèrent à produire des vins intéressants.
En 1955, Dino Santarelli, appartenant à une famille de négociants prospères en vin à Rome, décide de fonder la maison Santarelli SPA, pour embouteiller et vendre les vins du Latium dans la Ville-Sainte. Les vins avaient du potentiel et en 1967 il décide de  fonder le domaine vinicole le Casale del Giglio dans la vallée de l’Agro Pontino et il développe tranquillement son vignoble, pendant une vingtaine d’années.
En 1985, Antonio Santarelli qui avait 28 ans rejoint son père Dino et lui dit qu’à son avis les terres de la propriété sont très bonnes, mais que pour donner des vins de qualité il faudrait planter les bons cépages dans les bons terroirs. Son père est d’accord, mais lui demande quels sont les bons cépages. Antonio ne sait pas et suggère de convoquer des experts pour les aider. Les experts leur conseillent tantôt un cépage, tantôt un autre, sans se mettre d’accord. C’est finalement un jeune œnologue originaire du Trentin appelé Paolo Tiefenthler qui se laisse séduire par les possibilités du terroir de Casale del Poglio,  et propose à ses propriétaires, de planter 57 variétés de cépages pour trouver celui qui correspond le mieux à chaque parcelle, sans exclure les cépages étrangers, et surtout français, parce qu’ils donnaient de très bons résultats dans la région de Chianti.
Les vignes nouvelles tardent 3 ans avant d’être productives, encore 3 ans pour qu’elles se stabilisent et 4 millésimes pour pouvoir s’assurer de leur qualité. La famille Santarelli et leur talentueux œnologue devenus partenaires ont fait preuve de patience et de persévérance et leurs efforts ont payé. Sur les 57 tests, trois cépages rouges ont d’abord été retenus : la Syrah, le Petit Verdot et le Tempranillo, et trois cépages blancs, le Chardonnay, le Viognier et le Sauvignon; d’autres ont été ajoutés par la suite. La qualité était là et les marchés locaux et étrangers leurs ouvraient leurs portes.
Le Casale del Giglio est aujourd’hui reconnu pour sa recherche et son expérimentation. Les Santarelli ont acheté des terres dans les zones voisines et planté des cépages autochtones qui étaient presque oubliés, comme le Bellone, le Cesanese et le Biancodella. Ils possèdent aujourd’hui le plus important domaine vinicole du Latium et proposent des vins monocépages ou en assemblage, en blanc, rouge et rosé, sous une vingtaine d’étiquettes. Leurs rapports qualité-prix sont très bons.
L’exemple de Casale del Giglio a été suivi par d’autres vignerons et la région du Latium est devenue une référence en Italie. On peut citer parmi les meilleurs : la Cantina Sant’Andrea, Pogio le Volpi, Colle Picchioni dirigé par la célèbre vigneronne Paola di Mauro et  Carpineto Terrae qui produit des vins bio.
Montréal  a reçu la visite de l’ambassadrice pour l’Amérique du Nord du Casale del Giglio, madame Elise Rialland qui nous a fait découvrir  plusieurs vins du Latium, dont deux sont disponibles à la SAQ,  les voici :
L’Anthium Bellone Lazio Bianco IGP/IGT Indicazione Geografica protetta / tipica, 2016. 14 degrés d’alcool,  4 g/l de sucre résiduel.
Le Bellone était un cépage déjà reconnu à l’époque romaine et Pline l’Ancien l’a décrit comme «Uva fantastica». Il est cultivé dans la zone côtière de l’Anzio sans porte-greffe.  La vinification passe d’abord par une macération pelliculaire qui permet l’extraction intense des arômes, suivie d’un pressurage délicat. La fermentation avec des levures indigènes se déroule en cuves inox, à température contrôlée.
Le vin a une robe dorée intense. Au nez on perçoit des parfums de mangue et de papaye, un peu de citronnelle, des notes florales et épicées. En bouche c’est un vin ample, frais, soyeux, parfaitement équilibré, avec une fin de bouche longue et caressante.  Un vin idéal pour les poissons blancs et les fruits de mer. On doit le servir frais, autour de 6 degrés Celsius; en se réchauffant dans le verre il va dégager tous ses arômes.
L’Anthium Bellone Lazio Bianco IGP/IGT est disponible à la SAQ, code  13626037. Prix 23,75 $.
Le deuxième vin est le :
Casale del Giglio Mater Matuta Lazio rouge IGT 2015. Mater Matuta était la déesse italique de l’Aube, protectrice de la fertilité et des naissances. Ce vin est un assemblage de 85% Syrah et 25% de Petit Verdot, 14 degrés d’alcool.
Les deux cépages sont récoltés à majorité et vinifiés séparément. Pour la Syrah c’est la technique du chapeau immergé qui est utilisée pour extraire le plus d’arômes et de gras, et la fermentation se fait avec des levures indigènes pendant 20 jours. Dans les premiers jours de la fermentation le moût est soutiré et retourné  plusieurs fois. Le Petit Verdot par contre, est soumis à la technique du pigéage  qui garantit l’extraction optimale des tanins et des polyphénols. C’est le Petit Verdot qui confère son long potentiel de vieillissement au Mater Matuta, tandis que la Syrah lui donne son caractère complexe et ses arômes intenses.  Après 24 mois en fût de chêne, les vins sont assemblés et laissés reposer pendant 12 mois en bouteille.
Robe rouge rubis intense, bouquet de violette, de grains de café, de cerise noire mûre, de coriandre, de noix de muscade et de cannelle. En bouche c’est un vin ample, soyeux, avec des tanins très élégants, une acidité parfaitement dosée, et une finale très longue et gourmande. Un vin superbe pour accompagner les viandes, les pâtes, les fromages bien faits, ou tout simplement à boire tout seul, par petites gorgées,  en contemplant un paysage d’automne. Je suggère de le servir à 17 degrés. Il peut se conserver facilement 10 ans en cave.
Le Casale del Giglio Mater Matuta Lazio rouge IGT 2015, est disponible à la SAQ Cellier. Code 13984299. Prix 68,75.
Représentés au Québec par l’Agence de vins et spiritueux Divin Paradis
Roger Huet
Chroniqueur vins et spiritueux
Président du Club des Joyeux
www.lametropole.com/category/gastronomie/vins

Le Pois PenchéPoésie Trois-Rivière

Ce Québécois d’origine sud-américaine, apporte au monde du vin, sa grande curiosité, et son esprit de fête. Ancien avocat, diplômé en sciences politiques et en sociologie, amoureux d’histoire, auteur de nombreux ouvrages, diplomate, éditeur. Dans ses chroniques Roger Huet parle du vin comme un ami, comme un poète, et vous fait vivre l’esprit de fête.