Le coup d’envoi au baseball

Un joueur de baseball des Blue Jays de Toronto avec des dreadlocks sourit sur le terrain. Un joueur de baseball des Blue Jays de Toronto avec des dreadlocks sourit sur le terrain.
Le coup d’envoi au baseball.  Par Michel Bureau
Il était temps que la saison de baseball commence après un hiver qui n’en finit plus. Pour les Blue Jays de Toronto, la saison débute jeudi contre les Cards de St-Louis, une équipe qui parvient toujours à se classer dans les séries même s’ils n’ont pas la plus haute masse salariale dans le baseball majeur. Les Cards sont parvenus à faire les séries quatre années consécutives, quinze fois dans les vingt dernières années. Je suis tombé en amour avec le baseball en 1968, tout juste avant l’arrivée des Expos, lors d’une série mondiale entre les Tigers de Détroit et les Cards de St-Louis. J’ai eu le coup de foudre!

Je me souviens encore des performances éblouissantes du 45, Bob Gibson, de Mike Shannon, Lou Brock, Tim McCarver, et cie. Et ils ont toujours le plus bel uniforme, tout sport confondu. C’était la belle époque, Montréal était toute belle à cette époque pour accueillir les Expos. Il y a même eu un défilé dans les rues de Montréal avec les joueurs, mon petit frère Sylvain prenait place dans une décapotable avec le soigneur des Expos Joe Lisio. C’était les Expos, nos amours. Montréal avait fière allure; Expo 67, le Métro, les Expos, le Canadien gagnait des coupes Stanley à répétition, nous étions tous Montréalais et fiers. En février, nous étions tous fébriles à l’approche du camp d’entraînement. J’ai eu la chance d’aller voir les Expos à leur camp d’entraînement à West Palm Beach, Daytona Beach, et Jupiter en Floride. Le baseball c’est un sport rassembleur.

Mon regretté père était un homme d’affaires, et il avait son bureau à la maison. C’était difficile d’avoir son attention parfois. J’ai vécu des moments privilégiés en sa compagnie en assistant à des matchs des Expos au parc Jarry puis au stade olympique. J’étais en communion avec lui, nous partagions la même passion. Au parc Jarry, nous étions tellement près des joueurs, que mon père, qui avait une puissante voix, a fait échapper une balle au troisième but des Astros. Ce fut une erreur de déménager les Expos du parc Jarry au stade olympique, beaucoup trop loin de l’action, un stade trop vaste pour apprécier un match de baseball, et toutes ses subtilités. J’ai eu l’opportunité d’aller voir des matchs au Rogers Stadium à Toronto, puis au Nationals Park de Washington, rien à voir avec le stade olympique. Ce n’était pas un caprice que d’avoir un nouveau stade à Montréal. Assurément pas dans les cartons de la mairesse de Montréal.

Pour du bon baseball destination Québec

Déjà 19 ans que les Expos sont partis sous des cieux plus cléments. Comme plusieurs j’avais repris espoir avec l’histoire de garde partagée avec les Rays de Tampa Bay, malheureusement, ça ne sait pas concrétisé.  Et pour tout vous dire, je doute de revoir les Expos de mon vivant à Montréal. Il n’y a même pas d’équipe professionnelle de baseball à Montréal, pas même dans la ligue Frontière dans laquelle évolue les Capitales de Québec et les Aigles de Trois-Rivières, un non-sens. Je vous suggère de venir voir un match des Capitales au stade Canac à Québec cet été, ça vaut le déplacement, et le calibre de jeu est fort intéressant. Et ce qui ne gâte rien, les Capitales, c’est une équipe championne.

Maintenant un fan des Blue Jays

A défaut d’encourager les Expos, je suis devenu au fil des ans un fan des Blue Jays, davantage depuis que Vladimir Guerrero Jr joue pour les Jays. La pomme ne tombe jamais loin de l’arbre, Vlad Jr est aussi bon que le paternel ce qui n’est pas peu dire. Il est assurément dans le top dix des meilleurs joueurs dans le baseball majeur actuellement. Et faut-il le rappeler, il est né à Montréal. Il a confiance en ses moyens sans pour autant être arrogant, quoiqu’il ne s’en laisse pas imposer, mais parfois et contrairement à son père, il peut y aller d’une déclaration fracassante. ‘’Je préfère mourir que porter l’uniforme des Yankees de New York’’, il faut avoir du cran pour y aller d’une telle déclaration.

Il n’est pas sans savoir que les bruyants partisans des Yankees vont lui tomber dessus comme la misère sur le pauvre monde. Mais Vlad Jr va répondre par son coup de bâton. Il a d’ailleurs toujours eu beaucoup de succès dans la grosse pomme. Je salive à l’idée d’un duel épique entre Aaron Judge et Vlad Jr. Il y a plusieurs raisons qui font que je suis un fan des Blue Jays, Vlad Jr bien sûr, le montréalais Otto Lopez, mais aussi le fait que Toronto est la seule équipe canadienne dans le baseball majeur.

Le baseball made in Québec

Le Québec n’a jamais été aussi bien représenté sur la scène du baseball majeur. Il y a eu bien sûr Russell Martin et Éric Gagné, mais depuis très peu de Québécois. Cette année, il y en a trois, et plusieurs frappent à la porte du baseball majeur. De ce nombre la révélation du Canada à la classique mondiale du baseball, Édouard Julien, qui a fait écarquiller bien des yeux au camp d’entraînement des Twins du Minnesota, Otto Lopez avec les Blue Jays de Toronto, et Abraham Toro avec les Brewers de Milwaukee, que j’ai eu la chance de voir jouer alors qu’il portait l’uniforme des Orioles D’Ahuntsic dans la ligue de baseball Junior Élite. Et dire qu’il n’y a plus les Expos pour promouvoir ce sport auprès des jeunes, cela m’attriste. À moins de cogner à la porte de l’Arabie saoudite, mais ça, c’est une autre histoire. Bref, on n’a plus les moyens de nos ambitions! Il faut se rendre à l’évidence.

Dans ma boule de cristal

Les Astros, Mets de New York, Yankees, les Dodgers, les Braves D’Atlanta, dirigés de main de maître par le montréalais Alex Anthopoulos,  sont les équipes favorites pour tout rafler. Les Blue Jays et les Phillies sont dans le top dix, à ce groupe sélect il faut ajouter les Mariners de Seattle et les toujours surprenants Cards de Saint-Louis qui seront cependant privés de leur as lanceur Adam Wainwright pour débuter la saison, les Phillies aussi commencent la saison sans son meilleur joueur Bryce Harper, Jose Altuve va aussi rater le début de saison chez les Astros, mais ils ont beaucoup de profondeur.

La masse salariale des équipes favorites dépasse le milliard. Les Mets sont tombés sur la tête en octroyant un contrat de 40 millions pour une saison à Justin Verlander, 40 ans. Verlander va toucher  1,27 million $ par départ, fou braque. Si un des deux partants vedettes des Mets, l’autre étant Mark Schweitzer, se blessent, les Mets seront dans le trouble. Les Rays de Tampa Bay qui font des miracles avec un petit budget, pourraient jouer les trouble-fête. Parfois trop de crème sur un gâteau tombe sur le coeur, Play ball!

NB: À ne pas manquer mes chroniques sur le baseball dans le cadre de l’émission ‘’Dans le vestiaire’’ avec Michel Thiffault sur les ondes du 92.5 FM Saguenay les jeudis à 16h15.

Photo principale :Vladimir Guerrero Jr

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