Jonathan Huberdeau, le mal du pays

Un joueur des Flames de Calgary tient un bâton de hockey alors qu'il se prépare pour le match. Un joueur des Flames de Calgary tient un bâton de hockey alors qu'il se prépare pour le match.
Jonathan Huberdeau, le mal du pays.  Le Bureau des sports.  Par Michel Bureau

Jonathan Huberdeau que j’ai connu dans une autre vie, alors qu’il évoluait pour les Sea Dogs de St-Jean dans la LHJMQ, et que j’avais comme conjointe une fille dont les parents avaient un chalet au grand Lac Nominingue, le deuxième voisin était le grand-père de Jonathan, a grandi dans une très bonne famille. L’été, c’était de toute beauté de le voir en ski nautique sur le grand lac Nominingue, d’une habileté déconcertante sur les planches. Nous nous sommes revues en quelques occasions par la suite alors qu’il évoluait pour les Panthers de la Floride, dont notamment au Casino de Charlevoix. Il avait encore frais en mémoire les étés passés au grand Lac Nominingue. L’été, il passait plusieurs semaines au grand Lac Nominingue, l’hiver toute la famille Huberdeau prenait la direction de la Floride pour deux semaines. Jonathan avait un port d’attache avec la Floride.

Il a connu du succès dans l’uniforme des Panthers, deuxième meilleur compteur dans la LNH l’an dernier. Il a fait l’acquisition d’une splendide maison dans le quartier Las Olas à Fort Lauderdale, un des quartiers les plus huppés dans la région de Miami. Le succès ne lui est pas monté à la tête, contrairement à certains joueurs. Jonathan Huberdeau est un joueur d’équipe. Il était loin de se douter que les Panthers étaient pour l’échanger aux Flames de Calgary l’année suivante. Tout un choc, pour l’ex-numéro 11 des Panthers. Je sais, les transactions font partie intégrante de la vie d’un athlète professionnel, mais partir de la Floride pour s’installer à Calgary, tout un contraste. Les Panthers ont manqué de respect envers Huberdeau qui a donné plusieurs bonnes saisons à l’organisation. J’ai comme l’impression que cette transaction a laissé un goût amer aux joueurs dans le vestiaire, la preuve les Panthers ont toutes les misères du monde à jouer pour 500, et ils ne feront vraisemblablement pas les Séries.

Je m’explique mal pourquoi certaines équipes vont échanger un joueur qui a des liens avec la communauté. Je me souviens que Luc Robitaille m’avait déjà confié lors d’une tournée promotionnelle alors qu’il était quasi le King avec les Kings de Los Angeles, Wayne Gretzky en était jaloux, qu’il souhaitait terminer sa carrière à Los Angeles et nulle part ailleurs, pas même à Montréal avec les Canadiens. Les Kings lui ont donné l’opportunité, par respect pour le joueur, de gagner une coupe Stanley avec les Red Wings de Détroit, après quoi, il est revenu au bercail. Il occupe aujourd’hui un poste important au sein de l’organisation (nul n’est prophète dans son pays). Pk Subban a déclaré tout récemment que le Canadien l’avait échangé parce qu’il était aussi populaire que le logo de l’équipe, il n’avait pas tort. On n’en a eu la preuve récemment au Centre Bell. Il avait le logo du Canadien tatoué sur le cœur, il s’implique encore dans la communauté, son implication pour la cause des enfants malades est remarquable ! Weber lui s’est fait tirer l’oreille pour assister aux funérailles du grand Guy Lafleur, et a rapidement quitté Montréal pour son domicile dans l’Ouest canadien. Les Panthers risquent de payer la note pour cette mauvaise transaction pendant plusieurs années. Visiblement, Thachuk impliqué dans cette transaction, semble heureux comme un poisson dans l’eau en Floride comme en fait foi sa fiche de 24 buts et 34 passes, mais quel est son impact dans le vestiaire ?

Le Canadien a aussi payé cher pour avoir laissé partir Patrick Roy, d’ailleurs, ils n’ont pas gagné de Coupe Stanley depuis ce temps, une trentaine d’années. Il me semble que lorsqu’un joueur à un sentiment d’appartenance pour une équipe, ce qui est de plus en plus rarissime, on fait en sorte de le garder dans la formation. Il est non seulement utile sur la patinoire, mais également, il devient tout un ambassadeur pour une organisation. Au moment de mettre sous presse, Jonathan Huberdeau n’avait que huit buts et 23 passes, rappelons que l’an dernier il avait compilé une fiche de 30 buts et 85 passes pour un cumulatif de 115 points. Je souhaite à Jonathan de revenir au pays des oranges, et pourquoi pas avec le Lightning de Tampa Bay, question de faire un pied de nez aux Panthers ! Si à Winnipeg les nuits sont longues (référence la chanson du regretté Pierre Lalonde), il en va de même pour Calgary semble-t-il.

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