Pete Rose au Temple de la renommée

Pete Rose sourit devant une foule au Temple de la renommée. Pete Rose sourit devant une foule au Temple de la renommée.
Pourquoi ne pas admettre Pete Rose au Temple de la renommée!  Par Michel Bureau
Barry Bonds a battu le record du grand Hank Aaron avec 762 coups de circuit en 22 ans dans le baseball majeur, mais ne sera jamais admis au temple de la renommée du baseball pour avoir pris des stéroïdes, tout comme plusieurs joueurs de son époque dont le lanceur Roger Clemens, son fils joue dans la MLB,  le Québécois Éric Gagné.
On lui a pardonné au Québec parce qu’il a fait son mea culpa, Mark Mcgwire, Sammy Sosa, et combien d’autres qui ont terni l’image du sport. Les joueurs suspendus ne peuvent être admissibles au Temple de la renommée du baseball. Pete Rose, pour une histoire de paris, est aussi suspendu à vie. Il a eu beau défendre son point de vue auprès de la MLB, en prétextant que lui n’avait pas pris de stéroïdes, et pas parié contre son équipe, mais en vain. Rose lui, n’était pas sous l’effet de la drogue lorsqu’il a frappé ses 4256 coups sûrs, il n’a pas frappé des coups sûrs avec un bâton de liège…
Pour moi, le cas de Pete Rose est différent, les opinions sont très partagées. Je doute que Pete Rose ait parié contre sa propre équipe. Le journaliste Serge Touchette qui a suivi les Expos pendant  plus d’une trentaine d’années, m’a confié que s’il avait eu encore droit de vote au Temple de la renommée du baseball, il aurait voté contre la rentrée de Barry Bonds au Temple de la Renommée, mais pas contre la rentrée de Pete Rose. ‘’Il a payé sa dette’’, de me confier Serge Touchette.’’
Dix ans après le départ d’une équipe, vous perdez automatiquement votre droit de vote au Temple de la Renommée du baseball’’, m’indique Serge Touchette, qui était l’un des rares membres des médias au Québec qui avait droit de vote. Depuis, plus personne n’a droit de vote au Québec pour élire des immortels du baseball.  Il faut dire que Bonds n’avait pas la ‘’cote’’ auprès de la presse parlée et écrite. Mais dans le cas de Pete Rose c’est une autre histoire. Pete Rose n’est pas un tricheur lui.
Pete Rose a frappé 4 256 coups sûrs en carrière, son 4 000e dans l’uniforme des Expos avec lesquels il a joué 95 matchs en 1984, avant de revenir au bercail avec les Reds de Cincinnati. Rose a pris part à 17 matchs des Étoiles, gagné trois séries mondiales, et remporté trois championnats des frappeurs, tout un bilan. Mais une enquête de la MLB a révélé qu’il avait parié 412 fois sur le baseball, et ce seulement en quelques mois en 1987, entre avril et juillet pour être plus précis.
Il avait notamment parié sur 52 parties alors qu’il était l’entraîneur-chef des Reds de Cincinnati. On ne pourra cependant pas lui reprocher de ne pas avoir tout donné sur un terrain de baseball, il était combatif à l’extrême. Une triste fin de parcours tout de même pour l’ex-numéro 14 des Reds de Cincinnati. Cette maladie du jeu lui aura coûté une reconnaissance à vie, à laquelle il aurait eu droit en d’autres circonstances.
Pete Rose est propriétaire du Pete Rose Ballpark Cafe à Boca Raton en Floride, il a animé pendant des années un show de sports en direct de son resto. Lors de mon passage, j’ai bien vu son studio, mais Rose n’était pas présent. On remonte loin dans le temps, c’était au début des années 2000. J’aurais bien aimé piquer de nouveau « une petite jasette » avec ce personnage légendaire du baseball. J’avais eu la chance de faire une entrevue avec lui lors de son court séjour avec les Expos, nous avions alors surtout parlé de musique, question de sortir des sentiers battus. Il avait été de commerce agréable.
Aux dernières nouvelles, celui que l’on surnommait ‘’Charlie Hustle’’ était toujours propriétaire du Pete Rose Ballpark Cafe, mais il aurait mis la clé dans la porte de l’autre resto qu’il possédait à Boynton Beach en Floride. Son resto de Boca Raton c’est une Cage aux Sports, mais avec un plus value, 50 écrans de télévision pour ne rien manquer de l’action, une boutique souvenir où on peut se procurer, bien sûr, des cartes de baseball de Pete Rose, des balles autographiées par cette légende du baseball, etc.
Au menu de son resto: Le Cincinnati Reds, le Philly cheese steak, rappelant son séjour avec les Phillies de Philaldelphie, le McGwire’s Mahi-Mahi, clin d’oeil à McGwire visé également dans le scandale des stéroïdes, le Double play fajitas, un menu soit dit en passant à prix abordable, contrairement à la Cage made in Québec. Et pour les 55 ans et plus, Pete vous fait faire une visite guidée du resto, et va même prendre une bière avec vous! J’ai déjà hâte d’y retourner.
Soit dit en passant lors du décès du vrai bâtisseur du Journal de Montréal, Jacques Beauchamp, Pete Rose avait fait parvenir une immense gerbe de roses bien en vue au pied du cercueil de M. Beauchamp, je m’en souviens comme si c’était hier. Une belle pensée de cette légende du baseball, témoignant d’un grand respect pour Jacques Beauchamp. M. Beauchamp avait connu davantage Pete Rose lors de son séjour à Philadelphie alors que Quebecor avait lancé un quotidien là-bas. En terminant, je m’en voudrais de ne pas souligner quelques citations de Pete Rose.
‘’Si j’apprenais qu’un jockey parie de l’argent sur son propre cheval, je miserais sur ce cheval sans hésiter’’.  Une autre citation mémorable, ‘’Je dois beaucoup au baseball, le baseball ne me doit strictement rien’’.  Les joueurs, pour la plupart, ont beaucoup de respect pour Pete Rose. Tout récemment, Aaron Judge ne s’est pas fait prier pour serrer la main à Pete Rose lors du passage des Yankees à Cincinnati, il était visiblement fier de faire sa rencontre. On a beau dire ce que l’on veut, Pete Rose restera pour toujours un des grands joueurs dans l’histoire du baseball! Et pourquoi pas une pétition pour convaincre le baseball majeur de lui faire une place au Temple de la Renommée du baseball, sa place!
Pas de reconnaissance aussi pour les Expos
Dans un autre ordre d’idée, j’ai constaté avec stupéfaction que l’on associait les noms de Steve Rogers et Gary Carter, deux des plus grands joueurs dans l’histoire des Expos, aux Nationals de Washington en allant sur le moteur de recherche Google. J’ai aussi remarqué lors de ma visite au National’s Park de Washington que les numéros de Gary Carter et Andre Dawson ( le 8 et le 10) étaient bien en vue à la hauteur de la galerie de presse. On repassera pour la délicatesse et l’histoire des Expos. À tout le moins, le logo des Expos aurait été apprécié par respect pour les 34 ans d’histoire de l’équipe.
À ne pas manquer les jeudis à 16h15 ma chronique sur le baseball au 92.5 FM Saguenay–Lac-Saint-Jean dans le cadre de l’émission ‘’Dans le vestiaire’’ avec Michel Thiffault et Dominique Bolduc.
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