Mike Babcock au banc des accusés

Mike Babcock, un homme en costume-cravate, se tient devant une foule alors qu'il est "au banc des accusés". Mike Babcock, un homme en costume-cravate, se tient devant une foule alors qu'il est "au banc des accusés".
Mike Babcock au banc des accusés.  Par Michel Bureau
Mike Babcock le seul entraîneur à avoir décroché la triple couronne dans l’histoire du hockey, champion de la Coupe Stanley en 2008 avec les Red Wings de Détroit, champion olympique en 2010 pour le Canada, et champion du monde dans une compétition à l’internationale en 2004, une fois de plus pour le Canada.  Mike Babcock a pourtant remis sa démission comme entraîneur-chef des Blue Jackets de Columbus.
La pression de l’association des joueurs était devenue insupportable. On lui reproche d’avoir demandé à ses joueurs de voir leur téléphone cellulaire pour en apprendre davantage sur eux, mieux les connaître. Cela a été vu comme une intrusion dans la vie privée des athlètes.  Babcock était-il de mauvaise foi, innocent jusqu’à preuve du contraire?  J’en conviens que Babcock a été maladroit. Pourtant, le capitaine de l’équipe avait collaboré. Je pense que c’est normal que les équipes professionnelles veuillent en savoir davantage sur les joueurs qu’ils payent à coup de millions $, mais il y a des limites.
Lorsque le Canadien a signé un contrat avec Mike Ribeiro, qui a toutes sortes de problèmes avec la justice aux É.-U., le Canadien n’avait pas cru utile de s’informer de façon approfondie. À l’époque, j’étais au département de marketing au Collège Français, et Ribeiro était un de nos élèves. Il évoluait dans le Midget AAA, et déjà on lui prédisait un bel avenir. Il a par la suite poursuivi sa carrière avec les Huskies de Rouyn Noranda dans la LHJMQ, j’étais d’ailleurs allé lui rendre visite. Le corps enseignant du Collège Français voulait suspendre Ribeiro.  Je suis intervenu auprès de la direction à la demande de Ribeiro pour qu’il ne soit pas mis à la porte. Cela aurait pu lui nuire pour la suite de sa carrière. J’avais en main un volumineux dossier de presse sur Ribeiro relatant ses prouesses sur la patinoire.
Le PDG du Collège Français, M. Portal, était un fervent amateur de hockey, je n’ai pas eu de difficulté à le convaincre de garder Ribeiro au Collège. On lui reprochait de ne pas écouter en classe. Il avait une idée en tête jouer au hockey dans la LNH. Au Collège, nous savions qu’il ne fallait pas laisser Ribeiro à lui-même, qu’il fallait bien l’encadrer. Le Collège Français n’a jamais reçu de coup de fil du Canadien. Nous savions que Ribeiro avait un père alcoolique, il arrivait souvent au Collège le ventre vide. José Théodore n’a pas eu une bonne influence sur lui. Vous vous souvenez de l’époque des trois amigos chez le tricolore, Théodore, Dagenais et Ribeiro.  Les équipes professionnelles sportives devraient, selon moi, s’informer davantage sur les joueurs avant d’accorder de faramineux contrats.
Le Pois PenchéMains Libres

Le Bureau des Sports