Vincent Vallières, Du bitume et du vent

Vincent Vallières, Du bitume et du vent. Par Ricardo Langlois Comment choisit-on un livre? À la Coop de l’Université du Québec, on me recommande ce livre. J’avais souvent confié mon amour pour la poésie québécoise. En épigraphe : « Nous sommes des êtres de liens. Plus que tout, nous tendons vers ce qui nous relie à nous-mêmes, à l’autre, au monde et à ce qui nous transcende ». Il cite Hélène Dorion dans « L’étreinte des vents » (1 ).
Vincent Vallières vêtu d’une chemise noire se tient devant des fleurs rouge vif. Vincent Vallières vêtu d’une chemise noire se tient devant des fleurs rouge vif.
Vincent Vallières

Vincent Vallières, Du bitume et du vent. Par Ricardo Langlois

Comment choisit-on un livre? À la Coop de l’Université du Québec, on me recommande ce livre. J’avais souvent confié mon amour pour la poésie québécoise. En épigraphe : « Nous sommes des êtres de liens. Plus que tout, nous tendons vers ce qui nous relie à nous-mêmes, à l’autre, au monde et à ce qui nous transcende ». Il cite Hélène Dorion dans « L’étreinte des vents » (1 ).

Hommage au Québec

J’aime les vieux albums de Vallières en particulier « Le repère tranquille ». En lisant cette autobiographie, il y a plein de terrains de jeux : confidence, méditation, hommage à la poésie, à la musique. Il construit son livre à partir de souvenirs dans de nombreuses villes : Chicoutimi, Sainte-Anne-Des-Monts, Matane, Drummondville, Pont-Rouge, Fleurimont, les Îles-de-la-Madeleine, Vaudreuil-Dorion, Saint-Hyacinthe, Magog.

Je fais la liste des endroits que j’ai aimés. La liste est longue. Le Québec est un grand pays. Déclarations d’amour à toutes les villes et les villages. Son parcours est exceptionnel. La chance de gagner sa vie avec une guitare, de vivre son rêve d’adolescent (p. 156 ). Des rencontres au fil de ses tournées. Des souvenirs qui reviennent. À Petite-Vallée, il devient poète :

« Dehors l’aube se fabrique tranquillement.

Des teintes de bleu survolent un dégradé

De rose qui s’évanouit dans le gris de la mer » (…) (p. 35 )

Vincent Vallières, un homme tenant une guitare acoustique et chantant dans un micro en interprétant sa chanson "Du bitume et du vent.

Vallières en spectacle

Le grand Neil Young

À l’île du Repos, il y a un jeune Neil Young qui chante « Heart of gold : I want to live I want to give. »

« Le son de l’harmonica fait vibrer le paysage. La fatigue qui m’habite teinte chaque note, chaque détail du décor. Neil était au milieu de sa vingtaine quand il a écrit cette chanson, parue sur Harvest en 1972 ».(p. 47 )

Il raconte la vie intime du chanteur canadien. Considéré comme le père fondateur du grunge

« Trente ans plus tard, je m’accroche à la musique de Neil » (p. 50 ). Je recommande à mes lecteurs-lectrices, « Une autobiographie de Neil Young », je vous suggère le chapitre 31 (2 ). Je ferme cette parenthèse.

Vincent Vallières, un homme aux cheveux longs et au chapeau, debout dans un champ.

Neil Young

Souvenirs de jeunesse

René Lévesque est mort. Je m’en souviens comme si c’était hier. En pleine rénovation de ma cuisine dans ma maison de Châteauguay. Pendant ce temps, Vincent est un enfant. Il passe du temps avec des amis. Il est fou du hockey. C’était du maudit bon hockey à l’époque. Mon copain Serge criait comme un malade. Oui, le présent nous suffisait à cette époque (les années 80 et 90 ). Vallières est vrai. Il est fragile aussi face au vaste monde qui s’offre à lui. L’étonnement du chanteur, sa plongée dans l’infini à travers ce qu’il découvre en avançant, sur le bout des pieds.

Sa vie est belle. Une blonde, trois enfants, ses musiciens. Son fils Théo ne partage pas les mêmes certitudes pendant un voyage aux Îles-de-la-Madeleine (p. 109 ). Il changera vite d’idée. Je me rappelle Magog. J’étais à l’Abbaye de Saint-Benoît-du-Lac, on partait en cavale pour Magog. J’ai toujours aimé ce coin de pays. Vallières résume bien : « On sait trop bien ce qu’il reste à faire : avancer. Garder l’équilibre. Et continuer de s’émouvoir devant la beauté ». (Je souligne. )

Avec Vincent Vallières, j’ai toujours ce désir de regarder le soleil dans le blanc des yeux. Le cyclone du désir. Nourrir cette immense intensité de la joie occulte. Prophète de bonheur au quotidien, lui qui a failli être professeur d’école. Heureusement, c’est grâce à sa femme s’il est devenu l’auteur-compositeur-interprète que nous adorons aujourd’hui. 

La couverture de Du bitume du vent de Vincent Vallières.

Notes

  1. Hélène Dorion, « L’étreinte des vents », Druide 2018.Plus loin, il cite Pierre Nepveu, « Géographies du pays proche ».
  2.  Neil Young, « Une autobiographie », Coll. Points 2013.

Né à Sherbrooke en 1978, Vincent Vallières est auteur-compositeur-interprète. Il a à son actif neuf albums. 21 nominations en carrière au Gala de l’ADISQ et trois prix Félix, dont celui d’interprète masculin.
Vincent Vallières, « Du bitume et du vent », Mémoire d’encrier, 2023.

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Ricardo Langlois a été animateur, journaliste à la pige et chroniqueur pour Famillerock.com